Résumé : Le Chat est lucide: comme il dit, "moi, dans la BD, j'aurais jamais pu faire dessinateur. C'est pour ça que j'ai choisi héros." Il est aussi prévoyant : grâce à lui, on sait désormais qu'il est très utile d'avoir chez soi un métier à tisser. "Pour les jours où on est pris d'une furieuse envie de tisser." C'est malin... Il est également fin observateur: il a bien compris qu'"un myope qui lit sur les lèvres entend mieux lorsqu'il porte ses lunettes." Mais ne comptez pas sur lui pour révéler ses trucs. D'ailleurs, quand le médecin lui demande où il attrapé des mycoses, il répond, prudent : "un vrai amateur ne révèle pas ses coins à champignons"… Bonne nouvelle: le Chat est en forme. Strips, histoires en une planche, dessins isolés, vieilles gravures détournées : tout lui est bon pour asséner ses petites phrases philosophiques absurdes et néanmoins irréfutables. Ne cherchez pas la logique, c'est le Chat qui la remplace. Et en prime, dans ce nouvel album baptisé L’Affaire Le Chat, le lecteur apprend des choses fort instructives. Par exemple, personne n'y avait songé avant, mais il s'en est fallu de peu que Charlie Parker devienne vandenbrouckophoniste et non pas saxophoniste. Ça n'a l'air de rien, mais tout de même. Il est comme ça, le Chat : toujours prêt à partager son savoir et à perdre le lecteur dans les méandres de son esprit déroutant. Bref, un album qui ravira les porteurs de moumoutes comme les passionnés de scrabble. Et si vous voulez comprendre pourquoi, vous n'avez qu'à lire L'Affaire Le Chat : tout est expliqué dedans. --Philippe Actère