Ah, les braves gens !
Compl. Titre  roman
Auteurs   Bartelt, Franz (Auteur)
Edition  Editions du seuil : Paris , DL 2019
Collection   Cadre noir
Collation   1 vol. (279 p.)
Format   22 cm
ISBN   978-2-02-143220-6
Prix   19 EUR
Langue d'édition   français
Catégories   Roman policier
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Réservation
SiteNuméroCoteSection / LocalisationEtat
Sonchamp 011339 RP BARAdulte / -Disponible à Sonchamp
Résumé : À Puffigny – un village ou, plutôt, un gros bourg tellement perdu au fin fond de la France profonde que les cartographes n’ont même jamais vraiment pu le situer avec exactitude –, les habitants sont renommés pour être tous plus menteurs les uns que les autres. Difficile d’espérer y mener une enquête. C’est pourtant ce que va tenter Julius Dump, un peu rentier, beaucoup écrivain médiocre, parti sur les traces de son père disparu et d’un mystérieux butin. Car toutes les pistes mènent à Puffigny. Mais où exactement ? Et comment trouver des réponses dans un village où chacun semble vivre au jour le jour, le nez en l’air et le verbe éclatant ? Julius n’a peut-être pas tout à fait mis les pieds dans un village de fous, mais ça y ressemble beaucoup. Matière à roman ? Et comment !

Commentaires

"Toute peine méritant salaire, le mari vous a rémunéré, je présume. — C’est-à-dire que cet homme-là est éleveur de lapins. Il devait me payer en lapins. Un lapin gratuit par semaine pendant un an. Ça ne me plaisait qu’à moitié. Le lapin, je n’en suis pas friand. Quand la femme a été prise la main dans le sac – façon de parler, vous imaginez bien –, elle m’a proposé d’acheter mon silence, en me payant en nature. J’ai eu la faiblesse d’accepter. – Vous avez trahi votre client? Vous avez brisé le pacte de confiance? C’est scandaleux! –D’abord, le mari méritait d’être trompé. C’est un sale bonhomme. Ensuite, sa femme était plus appétissante que le lapin. Donc, ne dramatisons pas. Ce jour-là, j’ai fait trois heureux: le mari, la femme et moi-même. Et j’ai sauvé un couple.

" Avec Puffigny, Bartelt a créé la France profonde, "Puffigny un village ou, plutôt, un gros bourg tellement perdu au fin fond de la France déshéritée que les cartographes n’ont jamais vraiment pu le situer avec exactitude", village dans lequel il introduit Julius Dump, écrivain. Dump arrive au bistro de la gare dans sa Cadillac jaune guidé par Polnabébé, un gros garçon rencontré en route, après que sa motocyclette est tombée en panne. Polnabébé qui n'arrête pas de parler, et c'est justement au bistro que Dump doit prendre les clés de sa location. Polnabébé lui explique que la vie à Puffigny se centre autour du bistro, comme on l'apprend un peu plus tard : pour avoir du réseau mobile il faut prendre un bus au village voisin. Devant "une bière confortable, sans excès de faux col", Polnabébé lui explique le village :

"Pour les commissions, je vais à Puffigny, parce que c’est plus près. Entre nous, j’en profite pour me lotionner l’arrière-gorge au bistrot de la Gare. On en entend, chez le Gromard. Y a toujours du monde. Un bistrot, c’est un lieu de passage, mais c’est aussi une salle de réunion. On y stationne. Des fois, pendant deux ou trois heures. Si on se limitait à dire ce qu’on a à dire, on serait vite à court d’arguments. Alors, on brode, on invente, on se laisse aller à des fantaisies. Par ici, on n’a que ça, la causerie au coin de la chope. Remarquez, on ment, mais c’est pas des mensonges, puisque tout le monde fait semblant de les croire. Moi, génétiquement, je ne suis pas menteur, mais quand je vais me sécher une mousse chez le Gromard, je suis comme les autres, jamais à une près ! Je m’adapte à la culture de l’endroit ! Si vous voulez, je pratique le mensonge de convivialité.

" Dump est venue à Puffigny sur les traces du dernier lien vivant avec la vie de malfrat de son père et de son "gros coup" malheureux, un certain Nadereau que personne à Puffigny veut admettre avoir connu. C'est tout naturellement alors que Dump consulte le détective privé du village, Helnoute Ballo, connu pour avoir résolu le cas des cuillères à dessert volées du Bistro de la Gare parmi d'autres cas aussi retentissant comme illustrés dans la première citation.
Pendant le séjour de Julius Dump à Puffigny une des trois adolescentes du village, Nadège, est portée disparue, avec pour seule indication une chaussure rouge à forts talons, trouvée dans la forêt près de la maison d'un ingénieur des ponts et chaussées à la retraite. Farruque se trouve rapidement à devoir répondre au policiers : "Sauf que certains de vos anciens collègues s’étonnent encore aujourd’hui que vous n’ayez pas trouvé à vous marier ! – Pourquoi ? C’est interdit de rester célibataire ? – Nous savons que vous fréquentiez des prostituées. – Il faut bien que ça se fasse. C’était mon hygiène. Pour le même prix, j’aurais pu m’offrir un abonnement dans un club de sport. Mais j’aime pas le sport. Si vous trouvez à y redire, c’est que vous ignorez tout des choses de la vie. Vous croyez que j’aurais attendu d’être à la retraite pour devenir un violeur ? Le viol c’est comme la musique ou le patinage artistique, si on veut faire carrière, il faut commencer tôt. Des violeurs de mon âge, ça ne court pas les rues.

" Comme vous avez peut-être pu le remarquer, Bartelt a créé un monde de personnages plus improbables les uns que les autres avec leur langage direct et bien à eux et où personne n'a voyagé au-delà de Larcheville, la "grande" ville la plus proche, et qui, bien évidemment, est aussi inconnue que Puffigny, la France profonde. J'ai éclaté de rire tout seul à certains passages.

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