Résumé : Elle avait tout pour plaire : elle était jeune, belle et sportive, elle filait le parfait amour avec son mari, elle dirigeait une affaire qui marchait. Elle était née juive, certes, dans une famille décimée par la shoah. Mais la vie lui souriait et elle avait fini par oublier qu'elle était déjà, en quelque sorte, une rescapée. Le 23 décembre 1983, la vie de Françoise Rudetzki a basculé. Alors qu'elle fêtait ses dix ans de mariage au célèbre restaurant Le Grand Véfour, une bombe explose et lui arrache une jambe. Commence alors une lutte avec la mort qui ne cessera plus. Handicapée, maintes fois opérée et greffée, elle se bat pour survivre, puis, prenant conscience de l'indifférence dans laquelle se débattent les victimes du terrorisme, elle se bat pour les autres, toutes les autres, en fondant "SOS Attentats". Le statut de victime civile de guerre pour les survivants, c'est elle. L'indemnisation garantie par l'Etat, c'est elle. La prise en charge psychologique des traumatisés, c'est elle. Le combat incessant pour faire prévaloir la justice et la morale dans les juridictions du monde entier, c'est encore elle. Les politiques la respectent, mais la trouvent souvent encombrante, pour ne pas dire gênante : elle perturbe les petits arrangements diplomatiques avec certains pays et empêche de passer l'éponge sur les souffrances des victimes au nom de la raison d'Etat, comme ce fut le cas avec la Libye dans l'affaire du vol UTA. Il semblerait que les pouvoirs publics préfèrent souvent les éloges funèbres aux complications créées par des survivants décidés à défendre leurs droits et la morale. Partie civile dans tous les procès pour terrorisme, Françoise Rudetzki a été menacée de mort à d'innombrables reprises. Le terroriste Carlos l'a copieusement insultée en pleine audience et lui a promis une mort certaine. Et pourtant, ces menaces ne sont rien comparées à celle avec laquelle elle vit depuis vingt ans, qui ne la quitte pas : son fardeau, sa croix. Sa troisième peine… Triple peine est un livre déchirant qui retrace, en termes simples mais extraordinairement éloquents, à la fois le calvaire et le combat solitaire d'une femme d'exception contre ce summum de lâcheté et d'inhumanité qu'est le terrorisme, et pour que justice soit faite.